An Brenton

Dans l’œuvre du compositeur Hans Werner Henze, ce sont, de loin, les grands genres musicaux représentatifs et leur palette de couleurs instrumentales, riches et différenciées qui dominent : l’opéra et le théâtre musical au sens large du terme, le ballet, le concerto pour soliste et la cantate ainsi que la musique pour grand orchestre ou grand ensemble. En revanche, même si elle a toujours été présente dans le travail du compositeur, la musique de chambre n’a occupé qu’une place secondaire sur la scène. Parmi ses œuvres consacrées à la musique de chambre citons notamment les nombreuses compositions de circonstances que Henze a écrites à l’occasion d’événements particuliers, le plus souvent en hommage aux personnes qui l’ont accompagné plus ou moins longtemps tout au long de sa vie. En juillet 1993, Henze compose An Brenton à l’occasion d’une cérémonie en souvenir du violoniste australien Brenton Langbein, décédé peu de temps avant. Pendant de nombreuses années, Breton Langbein est premier violon solo du Collegium Musicum Zurich fondé et dirigé par Paul Sacher puis, plus tard, de l’Orchestre de chambre de Bâle [Basler Kammerorchester]. Pendant plusieurs années, il dirige également une classe de violon à l’Académie de Musique de Bâle. Il est intéressant de constater que cette pièce n’a pas été écrite pour violon solo mais pour alto solo. Elle est interprétée pour la première fois en public le 15 juillet 1993 par Jürg Dähler, l’un des deux altistes des Musiciens de chambre Zurich [Kammermusiker Zürich] fondés en 1962 par Langbein. En 1968, ils jouent la première de la pièce Les désarrois de l’élève Törless [Der junge Törless] Fantasia pour sextet à cordes (1967) de Henze, tirée de la musique du film du même nom de Volker Schlöndorff. La musique de Henze figure régulièrement dans leurs programmes. Henze connait Langbein depuis les années soixante. C’est lui qui a joué pour la première fois en public le Deuxième concerto pour violon, créé sur commande de Paul Sacher.